"(L’femme de Saint Pomponne, ch’étot la Pomponette ? Comme dins « La femme du boulinger ? ») "
Puisque j'ai parlé d'cha, cha m'oblige à rappeler la tirade adressée par l’boulinger à sa chatte Pomponnette, mais visant indirectemint s’femme volage qui arvient au bercail! Ch'est un morciau d'anthologie. ! J’mets l’version originale et l’version traduite in ch’ti (pour respecter la thématique du blog !
) :
Le boulanger : Ah ! Te voilà, toi ? Regarde, la voilà la pomponnette... Garce, salope, ordure, c'est maintenant, que tu reviens ? Et le pauvre Pompon, dis, qui s'est fait un mauvais sang d'encre ! Il tournait, il virait, il cherchait dans tous les coins... Plus malheureux qu'une pierre, il était... Et elle, pendant ce temps-là avec ses chats de gouttières... Des inconnus, des bons à rien... Des passants du clair de lune. Qu'est-ce qu'ils avaient, dis, de plus que lui ?
Sa femme : Rien.
Le boulanger : Toi tu dis "rien." Mais elle, si elle savait parler, ou si elle n'avait pas honte - ou pas pitié du vieux Pompon - elle me dirait : "ils étaient plus beaux." Et qu'est-ce que ça veut dire, beau ? Et la tendresse alors, qu'est-ce que tu en fais ? Dis, tes ministres de gouttières, est-ce qu'ils se réveillaient, la nuit, pour te regarder dormir ? (La chatte, tout à coup, s'en va tout droit vers une assiette de lait qui était sur le rebord du four, et lape tranquillement.) Voilà. Elle a vu l'assiette de lait, l'assiette du pauvre Pompon. Dis, c'est pour ça que tu reviens ? Tu as eu faim et tu as eu froid ?... Va, bois-lui son lait, ça lui fait plaisir... Dis, est-ce que tu repartiras encore ?
Sa femme : Elle ne repartira plus...
Le boulanger : Parce que, si tu as envie de repartir, il vaudrait mieux repartir tout de suite, ça serait sûrement moins cruel...
Sa femme : Non, elle ne repartira plus... Plus jamais...
(Evidemmint, quind ch'est dit par Raimu, cha prind d'l'ampleur !)
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Ach't'heure, in chti :
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Le boulinger : Ah ! Te v’là, ti ? Ravise, la v’là la pomponnette... Garce ! Saloooope ! Ordure !... Ch’est ach’t’heure, que t’arviens ?
Et l’pauf’ Pompon, dis, qui s'est fait un mauvais sang d'encre ! I tournot, i virot, i cachot dins tous les coins... Plus malheureux qu'eune pierre, il étot... Et elle, pindint ch’ timps-là aveuc ses cats d’gouttières... Des inconnus, des bons à rien... Des passants du clair d’lune. Quo qu'i z’avotent, dis, ed puss que li ?
Sa femme : Rien.
Le boulinger : Ti, té dis "rien." Mais elle, si ale savot parler, ou si ale n'avot pos honte - ou pos pitié du vieux Pompon - ale me dirot : "i z’étotent plus biaux." Et quo qu’cha veut dire, biau ? Et l’tendresse alors, quo qu’t’in fais ? Dis, tes ministres ed’ gouttières, i s’réveillotent, la nuit, pou t’ raviser dormir ?
(La chatte, tout à cop, s'in va tout drot vers eune assiette ed’ lait qui étot su l’rebord du four, et lape tranquillemint.) Voilà. Ale a vu l'assiette ed’ lait, l'assiette du pauf’ Pompon. Dis, ch'est pour cha qu’ t’arviens ? T’as eu faim et t’as eu frod ?... Va, bos-lui sin lait, cha li fait plaijir... Dis, t’arpartiras core ?
Sa femme : Ale n’arpartira pus...
Le boulinger : Pasque, si t’as invie d’arpartir, i vaudrot miux arpartir tout d’ suite, cha s’rot sûremint moins cruel...
Sa femme : Nan, ale n’arpartira pus... Pus jamais…
(Ch'est biau, hein ? Un peu puss et in brairos !) 
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